6: Siege The Board Game
Inspiré des romans de Tom Clancy et lancé par Ubisoft en 2015 Tom Clancy’s Rainbow 6: Siege est un jeu vidéo de tir tactique. Malgré un démarrage plutôt lent, le jeu s’est imposé au fil des années comme une référence et, en 2020, le titre a dépassé les 65 millions de joueurs ! Nominé 29 fois pour des récompenses, il en a gagné 3 : la Game Critics Awards en 2014 (catégorie Best PC Game), l’Italian Video Game Awards en 2017et l’Australian Game Awards en 2018. Rien que ça ! Et la suite ? L’arrivée de l’adaptation en jeu de plateau par Mythic Games, 6: Siege The Board Game !
D’Ubisoft à Mythic Games ?
Mais par quel cheminement cette idée est elle venue aux équipes de Mythic Games ? Simplement avec de la passion (et un peu de travail!).
L’histoire commence avec Carlos Gomez Quintana, game designer espagnol, grand fan du jeu vidéo, qui se lance dans l’adaptation en jeu de plateau. Pendant plus de 2 années, il développe son système de jeu et l’affine. Une fois l’idée posée et développée, il frappe à la porte d’Ubisoft où il reçoit un accueil très favorable. Reste à trouver un éditeur pour porter le projet. C’est là que Mythic Games entre en scène via son bureau en Angleterre, Carlos Gomez Quintana connaissant quelques membres. Ubisoft est très favorable à ce rapprochement, ayant soutenu plusieurs jeux de Mythic Games dans le passé. Les négociations et contrats passés, Mythic Games devient l’éditeur officiel de 6 : Siege The Board Game ! Bien évidemment, un (gros) travail de développement restait (reste) à faire pour finaliser le projet, le polir tel un joyau et le tester (et re-tester). Cette mission a été confié à deux game developper de l’équipe de Mythic Games, Marc Lagroy (auteur de SteamWatchers) et Jean-Baptiste Gaillet.
La genèse d’un jeu repose souvent sur de la passion, de la patience et des contacts ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour développer votre propre jeu !
Mais alors pourquoi 6 : Siege The Board Game et non pas Tom Clancy’s Rainbow 6: Siege The board game ? Question fréquemment posée sur les forums ou réseau sociaux. Simplement car Mythic Game a passé contrat et obtenu la licence du jeu vidéo (R6 Siege) et non pas directement avec les ayant-droit de Mr Clancy. Au final, pas d’inquiétude, on retrouvera nos agents bien aimé, IQ, Pulse, la Montage et comapgnie.
Parlons maintenant du jeu de plateau qui arrive bientôt sur Kickstarter …. J’ai eu la chance de pouvoir me rendre dans les locaux de Mythic Games pour découvrir ce titre et jouer ! En compagnie de Léonidas (Mythic Games), j’ai affronté Kyoshiro (Antre Jeux Studio) et Yoann (Jeux Online).
6 : Siege The Board Game
Comme dans le jeu vidéo, dans 6 : Siege The Board Game deux joueurs, ou 4 joueurs en équipe de deux, vont s’affronter sur une map avec un objectif. Trois seront proposés : la libération d’otage, le contrôle de zone et le désamorçage de bombe. Une équipe jouera les défenseurs, déjà en place dans le bâtiment, et l’autre équipe les attaquants qui devront entrer.
La mise en place se fait selon la carte choisie et le scénario. Il y aura plusieurs cartes possibles dans la boîte de base (plateau recto-verso) et d’autres seront disponibles en add-on durant la campagne KS. Nous avons opté pour un combat dans les locaux du consulat d’Abidjan avec un mode de contrôle de zone. Tout est indiqué dans le livret et sur la map : mise en place du mobiliers 3D, des portes, cloisons, caméras, …. Dans le scénario choisi qui est un mode d’initiation, la place des défenseurs est aussi définie ; dans un mode « normal », les défenseurs choisissent l’emplacement de leurs agents (avec un système de leurre pour ne pas dévoiler leur emplacement réel tant que les attaquants n’ont pas obtenu un visuel).
Dans 6 : Siege The Board Game, chaque équipe est composée de 5 agents. Le pool des agents disponibles est différent pour les attaquants et les défenseurs. Les game developpeur ont cherché à coller au plus près du jeux vidéo (sans en faire un simple copier-coller trop lourd à gérer). Dans une partie en 2vs2, chaque joueur choisit 2 agents et chaque équipe choisit 1 agent supplémentaire, une recrue, accessible au deux joueurs de l’équipe. La recrue ne dispose d’aucune capacité spéciale, contrairement à ses équipiers qui disposent tous d’une capacité unique (destruction, neutralisation de camera à distance, …).
Une fois la mise en place terminée, place au combat ! Dans une partie en équipe, chaque tour de jeu se déroule avec une activation alternée des agents des attaquants et défenseurs. Un des attaquants commence avec ses 2 agents (plus la recrue éventuellement), puis un défenseur, puis le 2nd attaquant et enfin le dernier défenseur.
A son tour de jeu, chaque agent activé peut réaliser un déplacement de 5 cases (qu’il peut stopper pour réaliser une action avant de reprendre la fin de son déplacement) et 2 actions parmi un large pannel :
- Tirer sur un agent
- Détruire (mur, caméra, brouilleur, …)
- Courir
- Utiliser un gadget de l’inventaire tactique de l’équipe (drone, grenade, …)
- Utiliser un gadget personnel
- Se mettre en vigilance
Les actions sont simples mais offrent de nombreuses possibilités. Les gadgets de l’inventaire tactique (choisis en début de partie) sont accessibles à tous les joueurs. Les drones permettent d’aller reconnaître les pièces en avance pour localiser des agents ennemis, déceler des leurres, … Les grenades ont des effets variés : fumigène (bloque les lignes de vues (LdV)), fragmentation (dégâts), … De plus, certains agents ont des gadgets personnels (boucliers, claymores, ….) pour des capacités uniques. Enfin, tous les agents ont la possibilité de se positionner en mode « vigilance ». A la fin de leur activation, pour une action, l’agent se place dans ce mode et il pourra alors tirer, hors de son tour de jeu, sur tout agent ennemi s’activant dans la LdV effectuant une action (déplacement, tir, destruction, …). Une position très forte, à ne pas négliger.
La destruction des murs, cloisons, caméras, … se fait sans dès : il suffit de remplir la condition de destruction pour la réussir automatiquement (certaines cloisons sont plus ou moins épaisses et nécessitent des agents plus ou moins costauds, les cameras peuvent être détruites à distance avec une LdV, les caméras blindés nécessitent d’être adjacent, ….). Les caméras se révèlent cruciales pour les défenseurs (et mortels pour les attaquants) : dès qu’un attaquant pénètre dans une pièce sous surveillance vidéo, il est localisé pour le reste du tour et les défenseurs peuvent l’attaquer à distance à travers une cloison légère sans ligne de vue ! Attention aux déplacements ! Les attaquants peuvent de même avec leur drone pour localiser les défenseurs.
Le tir, parlons-en. Il s’effectue avec une LdV (ou sur un agent localisé). Selon l’agent utilisé et la distance, l’arme est plus ou moins efficace. La position du défenseur (derrière un meuble, à un coin penché, …) lui octroi un bonus de défense automatique (couvert lourd ou léger). Seul l’attaquant lance le pool de dés déterminé (selon la distance) et les dégâts sont appliqués directement. Dans 6: Siege The Board Game, les tirs sont mortels ! Avec 4 ou 5 points de vie en moyenne, les one-shoot sont fréquents. Ce qui oblige les joueurs à optimiser leur placement pour rechercher la moindre protection (comme dans la réalité d’un combat!). La moindre erreur se paye fort et vite. Au cours, de la partie, au 1er tour de jeu, avec Léonidas nous avons perdu 2 agents. Rude… mais pas irrémédiable !
Au niveau des déplacements, ils s’effectuent sur les cases adjacentes (orthogonales ou en diagonales), les mobiliers coûtent un point de déplacement supplémentaire. Simple. Un agent peut aussi pour u point de mouvement se pencher à un angle pour s’ouvrir sa LdV (et s’exposer) mais en bénéficiant d’une protection. Chaque déplacement doit être savamment entrepris ! A noter que la 3D du jeu vidéo (un élément primordial) est parfaitement retranscrite dans le jeu de plateau 2D ! En effet, les agents peuvent pour un point de déplacement sur certaines cases monter à l’étage (ils sont alors retirer du plateau de jeu) pour alors surveiller les pièces en contre-bas, redescendre plus loin, tirer, localiser des agents, … Penser à surveiller les hauteurs !
Selon le scénario joué, à la fin de chaque round, certains effets sont appliqués. Dans le mode contrôle de zone, à la fin de chaque tour, l’équipe contrôlant la/les salle(s) avec le même numéro que le tour marque des points de victoires (par exemple, à la fin du tour 1, chaque salle numérotée « 1 » rapporte 1 PV à l’équipe qui contrôle la pièce. Au tour 2, ceux sont les pièces « 2 » qui octroient 2 PV, …. ). Pour contrôler une pièce, il faut la présence dans la dite-pièce d’agents d’une seule équipe.
La partie se termine à la fin du 5eme tour avec l’équipe ayant le plus de PV … ou dès qu’une équipe n’a plus d’agents.
Le consulat d’Abdidjan, 6h00 GMT, le silence règne …
Pour cette partie de découverte, nous avons joué sur la carte du consulat en mode contrôle de zone en 2 vs 2 : Yoann et Kyoshiro (défenseur) contre Léonidas et votre serviteur (attaquant). Nous avions l’initiative alors que le défenseur étaient solidement installés dans les salles et à l’étage.
Au 1 tour, l’approche est progressive et mesurée, trop. IQ s’installe à l’étage avec Pulse pendant que la recrue et un second agent s’avancent et commencent à détruire cloisons et cameras. Mais, l’équipe commet deux erreurs : se positionner derrière une cloison légère sans capacité de réaction (vigilance). Erreur qui se paye directement : 2 agents attaquants sont sèchement abattus dès le 1er tour. Les défenseurs, bien en place dans le consulat, marquaient en plus 2 PV (contrôle de 2 salles numérotées « 1 »). Un bien mauvais départ des attaquants, avec deux erreurs grossières.
Fin de tour 1 : 2 attaquants tués / 0 défenseurs tués et 0 PV attaquants / 2 PV défenseurs
Au 2nd tour, c’était au tour des défenseurs de commettre l’irréparable : ne pas couvrir leur arrière et oublier la 3D ! Un des attaquants positionnés à l’étage au tour précédent descendait dans le dos des défenseurs et tuait 2 défenseurs (one shoot et réaction en mode vigilance). Les attaquants perdaient malgré tout un 3eme agent. Au niveau des contrôles de zones, l’équipe des attaquants s’emparait d’un 1 PV (une salle de niveau 1 non attribuée au tour 1) pendant que les défenseurs continuaient leur moisson avec 4PV supplémentaires !
Fin de tour 2 : 3 attaquants tués / 2 défenseurs tués et 1 PV attaquants / 6 PV défenseurs
Le tour 3, la roue tournait doucement. Profitant de l’avantage de débuter le round, les attaquants parvenaient à tuer 2 défenseurs et de s’emparer de 3 PV (contrôle d’une salle de niveau 3) pendant l’unique défenseur tentait de mettre en place une tactique de survie (en capitalisant sur leur avance en PV) ou d’actions héroïques pour éliminer les 2 agents adverses restant.
Fin de tour 3 : 3 attaquants tués / 4 défenseurs tués et 4 PV attaquants / 6 PV défenseurs
Tour 4, la fin de partie approche. Les attaquants regroupent leurs 2 agents restants pour contrôle la salle de niveau 4 et s’auto-protéger, dos à dos en over watch. Situation difficile pour le défenseur qui est contraint de prendre des risques et d’attaquer à distance. C’est réalisable en réalisant un one-shoot sur un des attaquants et en terminant le 2nd déjà blessé. Mais il faut passer l’over watch des attaquants. Tout se joue sur le tir de réaction de l’attaquant, à distance de 9 cases (longue distance). Un tir parfait de l’agent de Léonidas, malgré la protection lourde du défenseur (protection de 3 dégâts), élimine le dernier défenseur ! Victoire des attaquants !
Fin de tour 4 : 3 attaquants tués / 5 défenseurs tués et 8 PV attaquants / 6 PV défenseurs
L’avis du Meeple Agent reporter
La partie jouée était une partie d’initiation (choix des agents mise en place scriptés, …) et sans chronomètre mais a permis d’offrir une 1ere approche du jeu.
6: Siege The Board Game est assurément un jeu très tactique. Chaque erreur se paye directement. Les one-shoot ne sont pas des exceptions, d’une certaine façon le jeu est violent. Un bon moyen d’apprentissage. On ne recommence jamais deux fois la même erreur. Pour autant, la situation peut se retourner facilement et il ne faut pas se reposer sur ses acquis et l’avance « relative » acquise. La tension reste palpable tout au long de la partie et les choix nombreux. Les game developper ont réussi à retranscrire la 3D (essentielle dans le JV) dans le jeu de plateau malgré la contrainte de la 2D. Le système d’étage permet véritablement l’ajout de cette composante sans alourdir le jeu.
Dans la boîte de base, ce n’est pas moins de 20 agents qui seront disponibles : 10 pour les attaquants et 10 pour les défenseurs. Assurément, d’autres agents seront proposés en add-on pour couvrir tous les agents sortis dans le JV au fil des saisons. De nouvelles maps seront aussi proposées pour davantage de rejouabilité et de diversité. Malgré tout, 20 agents offriront déjà pas mal de possibilités. 6: Siege The Board Game, tout en étant simple d’accès, dispose d’une réelle courbe d’apprentissage pour, d’une part, apprendre à connaître les agents, leur capacité et leur symbiose en équipe, et, d’autre part, pour apprendre la tactique du jeu et éviter les erreurs.
A noter, que le mobiliers 3D qui apportent une réelle immersion et une certaine lisibilité pour les couverts pourront être rangés montés dans la boîte. Un point important pour éviter de devoir les démonter entre deux sessions de jeu. En revanche, la mise en place de tous le mobiliers, des cameras, des brouilleurs, … peut se révéler un poil « long ». Il ne sera pas possible d’ouvrir son plateau et de se lancer sans attendre dans une partie (comme un Super Fantasy Brawl par exemple). Il faudra passer par cette mise en place, qui somme toute permet déjà de s’imprégner des lieux.
Enfin, l’ajout d’un chronomètre (non testé) pour réaliser ses actions ajoutera indubitablement du stress, de la tension et des erreurs dont il faudra profiter. Un mode de jeu a intégrer après quelques parties et une bonne connaissance des agents.
En attendant la campagne KS qui arrive très bientôt, vous pouvez patienter devant le film « Sans aucun remords », disponible depuis le 30 avril sur Amazon Prime, et qui relate l’histoire de John Kelly, fondateur de l’organisation anti-terroriste Rainbow Six, adapté du roman éponyme de Tom Clancy.
Une jolie découverte qui donne envie de s’y replonger !
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